La nouvelle loi sur la chasse est clairement rétrograde
Pour fauna•vs la nouvelle loi sur la chasse, contre lequel le référendum a été organisé par diverses organisations, représente une régression par rapport à la loi actuelle qui mériterait pourtant une bonne révision.
La loi sur la chasse et la protection des oiseaux et des mammifères de 1986 repose sur trois axes:
- la protection des espèces
- la régulation des espèces pouvant causer des problèmes
- l'exploitation de certaines espèces par la chasse
Dans la nouvelle loi, le pôle protection est clairement affaibli au profit d'une régulation facilitée à l'extrême pour certaines espèces, tandis que l'exploitation cynégétique ne tient guère compte de l'évolution des effectifs de certaines espèces menacées. Cette construction légale sent le souffre et, surtout, la main mise des lobbies de la chasse sur les commissions parlementaires qui ont édulcoré le texte lors des multiples allées et venues entre les deux chambres, le Conseil national et le Conseil des Etats. Il est paradoxal que la Suisse en arrive là, alors que la 6e extinction de masse va bon train...
La nouvelle loi comporte intrinsinquèment plusieurs contradictions, dont deux majeures. Dans son préambule, elle met en exergue le principe de durabilité (Art. 3) tandis que deux articles plus loin (Art. 5), on liste parmi les espèces chassables la bécasse des bois, le tétras lyre et le lagopède alpin, il est patent que sa population valaisanne ne cesse d s'éroder (étude de la Station ornithologique suisse effectuée notamment à partir des comptages des gardes-chasse valaisans eux-mêmes) tandis que le tableau de chasse a doublé en 30 ans. Un chasseur peut en tirer huit exemplaires par saison en Valais. Ces quotas font clairement fi de la notion de durabilité!
La nouvelle loi prévoit, également en préambule, de renommer "sites de protection de la faune" nos actuels districts francs. Les districts francs sont des zones où la chasse est interdite et constituent à ce titre de vrais refuges pour la faune sauvage. Or, à l'Art. 7 on apprend que l'on pourra dorénavant y tirer des bouquetins ("pour des raison cynégétiques"), soit y pratiquer cette fameuse chasse aux trophées, une pratique d'un autre âge dont le peuple vient avec horreur de réaliser l'existence, alors que cette pratique est née dans les années 1980, en même temps que le Service de la chasse.
Noter qu'il y sera aussi possible de réguler (préventivement, soit sans preuves de dégâts) les loups... Il n'y aura donc plus de hâvres de paix pour la faune sauvage dans notre pays, hors de nos rares réserves naturelles. Le terme "sites de protection de la faune" est donc clairement mensonger. Tout cela sent l'enfumage, soit le travail bâcle du législateur.