Loi de la chasse

Prise de position de fauna•vs sur le référendum contre la loi révisée sur la chasse

Lors de sa séance du 27 janvier 2023, le comité de fauna•vs a décidé de ne pas soutenir le référendum contre la loi révisée sur la chasse. fauna•vs partage l'avis du Groupe Loup Suisse, de Pro Natura, du WWF Suisse et de BirdLife Suisse, selon lequel la loi révisée sur la chasse n'est pas convaincante sur le plan technique. Mais que ce qui est décisif, c'est l'ordonnance sur la chasse qui ne mette pas l'existence du loup en péril et qui continue la renforcer la protection des troupeaux, ainsi que la mise en œuvre commune de ces deux mesures dans tous les domaines – alpages, secteur agricole et forestier, organisations de défense de la nature – ainsi que par les cantons et les communes sont décisives.
Vous trouverez ici le communiqué de presse des organisations environnementales: Communiqué de presse

Les animaux rares sont encore plus menacés

Les animaux rares sont encore plus menacés: la loi affaiblit la protection des animaux sauvages au lieu de la renforcer.

Des animaux protégés peuvent être abattus: sans qu'ils n'aient jamais provoqué de dégâts. Simplement parce qu'ils existent.

Le castor, le cygne tuberculé, le lynx etc. en danger: ils peuvent à tout moment être inscrits sur la liste des espèces pouvant être régulées. Sans que le peuple ou le Parlement n'ait son mot à dire.

Plus loin dans la nouvelle loi, on apprend que le Conseil fédéral peut décider en tout temps quelle espèce protégée rejoint la liste des espèces régulables (et son intention d'y rajouter le lynx, le castor et même le cygne a déjà été affichée). Un jour pourrait aussi y faire figurer l'aigle royal, le hibou grand-duc ou le héron cendré... Ces espèces avaient été mentionnées dans une mouture antérieure de la nouvelle loi, mais elles en ont finalement été retirées par nos parlementaires, sinon par la Conseillère fédérale Doris Leuthard elle-même, car elles auraient rendu plus facile l'acceptation du référendum! On stipule bien que les opérations de régulation ne doivent pas mettre en danger les effectifs de ces espèces, mais sans pour autant définir les seuls miminaux de taille de population, ce qui ouvre la porte à toutes les dérives. Nul doute que nos gestionnaires actuels de la faune considéreront que les douze pauvres lynx indépendants qui arpentent actuellement le territoire valaisan représentent un effectif quasi idéal...

La nouvelle loi sur la chasse: autres aspects problématiques

La loi comporte un autre aspect extrêment problématique et potentiellement catastrophique. Elle prévoit la dévolution (transfert) future aux cantons des responsabilités et des compétences qui sont aujourd'hui l'apanage de la Confédération, notamment pour ce qui a trait aux espèces protégées sujettes à régulation. Il y a ici un risque majeur de dérive lorsque l'on sait que les gouvernments cantonaux sont bien plus sensibles aux pressions des lobbies que le Gouvernement fédéral. Jusqu'ici, il fallait l'aval de la Confédération, donc son feu vert officiel, pour abattre un loup, un lynx ou un castor causant des dommages. Dorénavant, il faudra juste que le canton "entende" la Confédération... sachant qu'il fera ce qu'il veut de l'avis de Berne qui ne fournira dès lors plus qu'un préavis à valeur purement consutative.

Ceci représente une bombe dans le cas du Valais. Par exemple, il n'y a pas plus de douze lynx indépendants dans le canton, en raison d'un braconnage rampant ad minima cautionné par les agents de l'état eux-mêmes, alors qu'il devrait y avoir 50-60 lynx indépendants dans le canton selon les modèles d'habitat. On va donc pouvoir théoriquement éliminer ces rares lynx survivant par simple mesure anticipatoire, décidée localement par notre gouvernement cantonal, qui prétextera par exempler que si le chamois régresse dans un secteur donné c'est à cause de sa prédation par le lynx. Toute personne sensée sait qu'une corrélation n'est pas une relation de causalité (le déclin du gibier n'est pas de facto une conséquence de la présence des prédateurs), mais allez expliquer cela à certains nemrods de base ou à certains agents de l'Etat qui en font leurs choux gras depuis des décennies. Dans le cas du chamois, on prélève environ 12 à 15% de l'effectif chaque année, une valeur très proche du taux naturel d'accroissement intrinsèque de la population, mais personne ne semble se poser la question de savoir si cette chasse telle que pratiquée actuellement est vraiment durable. On préfère incriminer le rare lynx que remettre en question les modalités de la chasse en chamois, cette dernière demeurant pourtant le principal facteur de mortalité chez cet ongulé.

Non à la nouvelle loi sur la chasse

fauna•vs lance une campagne d'information

Pour la Société Valaisanne de Biologie de la Faune, la nouvelle loi fédérale sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages est un pas en arrière par rapport à la loi actuelle. La campagne d'informations lancée par fauna•vs vise à avertir le public des modifications prévues dans cette loi et de leurs impacts sur la gestion de la faune.

Avec un dépliant qui sera envoyé à tous les ménages valaisans, avec des annonces dans la presse valaisanne et un communiqué de presse, fauna•vs veut sensibiliser le public aux effets de la nouvelle loi sur la chasse sur la protection des espèces.

La nouvelle loi sur la chasse est clairement rétrograde

Pour fauna•vs la nouvelle loi sur la chasse, contre lequel le référendum a été organisé par diverses organisations, représente une régression par rapport à la loi actuelle qui mériterait pourtant une bonne révision.

La loi sur la chasse et la protection des oiseaux et des mammifères de 1986 repose sur trois axes: