Les animaux rares sont encore plus menacés

Les animaux rares sont encore plus menacés: la loi affaiblit la protection des animaux sauvages au lieu de la renforcer.

Des animaux protégés peuvent être abattus: sans qu'ils n'aient jamais provoqué de dégâts. Simplement parce qu'ils existent.

Le castor, le cygne tuberculé, le lynx etc. en danger: ils peuvent à tout moment être inscrits sur la liste des espèces pouvant être régulées. Sans que le peuple ou le Parlement n'ait son mot à dire.

Plus loin dans la nouvelle loi, on apprend que le Conseil fédéral peut décider en tout temps quelle espèce protégée rejoint la liste des espèces régulables (et son intention d'y rajouter le lynx, le castor et même le cygne a déjà été affichée). Un jour pourrait aussi y faire figurer l'aigle royal, le hibou grand-duc ou le héron cendré... Ces espèces avaient été mentionnées dans une mouture antérieure de la nouvelle loi, mais elles en ont finalement été retirées par nos parlementaires, sinon par la Conseillère fédérale Doris Leuthard elle-même, car elles auraient rendu plus facile l'acceptation du référendum! On stipule bien que les opérations de régulation ne doivent pas mettre en danger les effectifs de ces espèces, mais sans pour autant définir les seuls miminaux de taille de population, ce qui ouvre la porte à toutes les dérives. Nul doute que nos gestionnaires actuels de la faune considéreront que les douze pauvres lynx indépendants qui arpentent actuellement le territoire valaisan représentent un effectif quasi idéal...

Parmi les points positifs de la nouvelle loi, il faut toutefois citer l'accent mis sur la nécessité d'avoir des corridors fonctionnels pour le déplacement de la faune, soit une infrastructure verte suffisante à travers tout le pays en ce qui concerne la mobilité des grands vertébrés terrestres. Si cette exigence figure dans la Stratégie biodiversité de la Confédération, l'avantage est ici que des financements ad hoc pourraient être mis à disposition pour la constitution de cette infrastructure verte. Il y aussi un article qui stipule que le Conseil fédéral peut également décider de réduire la liste des espèces chassables, sur l'ensemble du territoire suisse, mais ceci après avoir entendu les cantons, ce qui représente un sérieux bémol...

Globalement, on le voit, cette loi comporte beaucoup trop de points problématiques par rapport aux rares avantages qu'elle procurerait à la faune sauvage. Il faut donner à nos chambres fédérales l'opportunité de refondre totalement les outils légaux encadrant la chasse et la protection des oiseaux et des mammifères sauvages en soutenant le référendum, qui sera soumis à votation le 17 mai 2020.

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